Napoléon Bonaparte est omniprésent dans les collections de la plupart des grandes institutions culturelles britanniques. Dans la section Napoléon de ce site, nous vous avons présenté quelques Parcours Napoléon dans certaines de ces institutions : Collections royales, Wallace Collection, abbaye de Westminster, etc. Ces Parcours regroupent plusieurs dizaines d’œuvres, de documents et d’objets témoignant de l’impact de l’Empereur dans la mémoire collective britannique.
D’autres institutions tout aussi prestigieuses ont accepté de s’associer à notre contenu Napoléon, en proposant des « Choix des conservateurs », se limitant quant à eux à trois œuvres emblématiques. Vous découvrirez ci-dessous la sélection du Dr Anthony Morton, conservateur de la Sandhurst Collection à l’Académie royale militaire de Sandhurst (Royal Military Academy Sandhurst).
Traduction par Thomas Ménard. Les textes d’Anthony Morton en langue anglaise sont disponibles ici.

L’Académie royale militaire de Sandhurst (Royal Military Academy Sandhurst, RMAS) est le centre d’entraînement initial des officiers de l’Armée britannique. Elle est installée dans la ville de Sandhurst, dans le Berkshire, mais son entrée cérémonielle se situe à Camberley. L’Académie a pour mission affichée d’être « le centre national d’excellence pour le commandement ». La RMAS a été créée en 1947 par la fusion de deux organisations historiques : l’Académie royale militaire de Woolwich (Royal Military Academy at Woolwich) et le Collège royal militaire de Sandhurst (Royal Military College at Sandhurst).
L’Académie royale militaire (Royal Military Academy, RMA) a été fondée par une charte royale en 1741. Grâce à l’étude des mathématiques, des sciences et des sujets militaires, on y entraînait des Gentilshommes Cadets, à partir de l’âge de 12 ans, pour en faire les futurs officiers des corps de l’Artillerie (Royal Artillery), du Génie (Royal Engineers) et, plus tard, des Transmissions (Royal Signals).
Le Collège royal militaire (Royal Military College, RMC) a quant à lui été établi en 1799, avec deux missions : dans le « département junior » (Junior Department), former des jeunes de 13 à 18 ans pour en faire des officiers dans la Cavalerie ou l’Infanterie ; dans le « département senior » (Senior Department), former des jeunes officiers ayant au moins quatre ans de service pour en faire des officiers d’état-major. Ce Senior Department est devenu le Collège d’état-major (Staff College) en 1858, puis le Collège de commandement interarmées et d’état-major (Joint Services Command and Staff College) en 1997.
La fusion du RMA et du RMC au sein du RMAS avait pour objectif d’assurer la formation de tous les officiers des forces armées britanniques. Aujourd’hui, tous les officiers de l’Armée britannique, dont ceux qui avaient précédemment servi comme sous-officiers, mais aussi des hommes et des femmes venus de l’étranger, y sont préparés à assumer la responsabilité de commander des soldats et de leur transmettre les valeurs de l’Armée britannique. Pendant cet entraînement, tous les élèves officiers apprennent à vivre selon la devise de l’Académie : « Servir pour commander » (« Serve to Lead« ).
« La bataille de Waterloo vue du côté des Anglais, 18 juin 1815 »

Peint en 1843 par le peintre d’histoire écossais sir William Allan (1782-1850), membre de la Royal Academy, ce tableau représente le 1er régiment d’infanterie de la garde royale (British 1st Foot Guards) en train de repousser la garde impériale, au plus fort de la bataille, entre 19h30 et 20h00. La Haye Sainte apparaît au centre à gauche, tandis que Hougoumont est hors-cadre, au fond à droite. Les Prussiens, qui sont également hors-cadre, arrivent par le fond à gauche. D’abord acquise par le duc de Wellington, cette toile est offerte à Sandhurst par le Club Interarmées de Londres (Joint Services Club, London) en 1955. Elle est désormais présentée dans la Wellington Room du Old College.
Armoiries du duc de Wellington

Ces armoiries sont composées de deux blasons ovales, l’un d’eux étant entouré d’une jarretière, ce qui indique l’appartenance à l’ordre de la Jarretière. Les deux blasons sont surmontés par une couronne ducale. Ces armoiries étaient exposées dans la cathédrale Saint-Paul de Londres. En 1852, après les funérailles de Wellington, elles furent offertes au général sir George Scovell, gouverneur du Collège royal militaire de 1837 à 1856.
Canon de 12 livres français en bronze

L’un des nombreux canons français capturés par les armées de Wellington au cours de la bataille de Waterloo, le 18 juin 1815, cette pièce a été produite en 1793 à l’Arsenal de Paris [mention « Arsenal de Paris Brezin, Michel Brézin étant le directeur de l’Arsenal, nommé par le Premier Consul Bonaparte] et est désormais exposée sur le terrain de parade, devant le Old College. À Waterloo, c’était l’un des 80 canons qui formaient la Grande batterie de Napoléon, installée sur une crète au centre des lignes françaises. Deux autres canons enlevés aux Français, l’un de 12 livres et l’autre de 6 livres, sont également exposés à Sandhurst.