Napoléon à Goodwood

Napoléon Bonaparte est omniprésent dans les collections de la plupart des grandes institutions culturelles britanniques. Dans la section Napoléon de ce site, nous vous avons présenté quelques Parcours Napoléon dans certaines de ces institutions : Collections royales, Wallace Collection, abbaye de Westminster, etc. Ces Parcours regroupent plusieurs dizaines d’œuvres, de documents et d’objets témoignant de l’impact de l’Empereur dans la mémoire collective britannique.
D’autres institutions tout aussi prestigieuses ont accepté de s’associer à notre contenu Napoléon, en proposant des « Choix des conservateurs », se limitant quant à eux à une, deux ou trois œuvres emblématiques. Vous découvrirez ci-dessous la sélection de James Peill, conservateur de la Goodwood Collection à Goodwood House.

Traduction par Thomas Ménard. Les textes de James Peill en langue anglaise sont disponibles ici.

Goodwood House, la résidence du duc et de la duchesse de Richmond et Gordon, combine le glamour d’une grande demeure anglaise avec la chaleur d’un foyer familial. Elle constitue aussi un cadre éminent pour l’une des plus importantes collections d’art privées du pays. Les appartements d’apparat, restaurés dans toute la splendeur du style Régence, reflètent l’exotisme et l’opulence de cette période privilégiée.


Le fauteuil de Napoléon

C’est après la bataille de Waterloo que le fauteuil de campagne de Napoléon fut offert au 4e duc de Richmond par le duc de Wellington. C’était la « prise de guerre » la plus emblématique, donnée par Wellington à Richmond et son épouse, comme un témoignage personnel de gratitude pour avoir organisé pour lui leur fameux bal bruxellois, quelques jours plus tôt (voir notre traduction du texte de James Peill sur ce sujet). Il avait été extrêmement reconnaissant pour le sang-froid dont avaient su faire preuve le duc et la duchesse, face à l’avancée de l’ennemi. Il considérait que leur attitude avait permis d’éviter une débandade généralisée de tous les civils fuyant Bruxelles.
La bergère d’acajou était probablement sortie de l’atelier des frères Jacob (en fait le père et ses fils), les plus illustres ébénistes de l’époque, spécialisés dans les sièges. Il est du plus pur style Empire, nommé d’après le Premier Empire français. Sa forme évoque celle des fauteuils de l’ancienne Rome, avec son solide dossier courbé en acajou. Un « N » ornait le centre de l’assise en cuir, mais il fut retiré lorsque Napoléon fut envoyé en exil.
Le 4e duc prit l’habitude d’utiliser ce fauteuil lorsqu’il s’installait pour travailler à son bureau. Cela est devenu une tradition familiale et, de nos jours, le 11e duc, son descendant, continue à l’utiliser quotidiennement.

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