EXPOSITION NAPOLEON Archives nationales

Présentation de l’exposition
Extrait du dossier de presse

« Un bon croquis vaut mieux qu’un long discours » ! Cette maxime évocatrice et percutante que l’on prête à Napoléon prouve toute sa force dans l’exposition présentée par les Archives nationales des dessins, cartes et plans de la secrétairerie d’État impériale. Les meilleurs artistes de l’époque, les peintres Jacques-Louis David ou Jean-Baptiste Isabey, le graveur Dominique-Vivant Denon, pour ne citer que quelques noms célèbres, ont contribué à la réalisation de ces documents, qui bien que documents de travail à l’origine, ont une dimension artistique incontestable.
Au plus près de l’empereur, le secrétaire d’État impérial est un fidèle et dévoué ministre de Napoléon. Avec son administration, rouage administratif clé qui correspond peu ou prou à nos modernes secrétariat général du gouvernement et secrétariat général de la présidence de la République, il prépare le travail de l’empereur. Pour lui faire comprendre rapidement un projet et emporter son adhésion, cartes, plans ou dessins sont joints à des rapports administratifs. Dans ce corpus extrêmement large, les commissaires de l’exposition ont choisi de mettre en lumière les communications, le développement économique et les aménagements urbains, trois domaines où l’époque napoléonienne fourmille en innovations surprenantes.

Informations pratiques

L’exposition, initialement prévue du 10 mars au 19 juillet 2021, est en attente de la réouverture des musées en France.
Dès lors, l’exposition, dont l’accès est gratuit, devrait être accessible du lundi au vendredi de 10 h à 17 h 30 et les samedis et dimanches de 14 h à 17 h 30, sauf le mardi, jour de fermeture des Archives nationales.
L’exposition se situe dans le musée des Archives nationales, au cœur de l’hôtel de Soubise, au 60, rue des Francs-Bourgeois (Paris 3). Métro : lignes 1 et 11, stations Hôtel-de-Ville ou Rambuteau.
Une vidéo de présentation de l’exposition est disponible sur la chaîne YouTube des Archives nationales.
Le catalogue de l’exposition est disponible dans toutes les bonnes librairies.


Le choix des commissaires

Ces trois documents ont été sélectionnés et commentés pour nous par Marie Ranquet et Aude Roelly, commissaires de l’exposition aux côtés de Thierry Lentz, directeur de la Fondation Napoléon.
Docteur en histoire et conservateur du patrimoine au Département de l’Exécutif et du Législatif des Archives nationales, Marie Ranquet est chef du pôle des archives de l’Exécutif (1789-1870), des Assemblées et du contrôle de l’Etat.
Conservateur général du patrimoine, Aude Roelly est responsable du Département de l’Exécutif et du Législatif des Archives nationales.


Plan de reconnaissance hydrographique du golfe de Kotor [aujourd’hui au Monténégro], par Charles-François Beautemps-Beaupré (1766-1854) et Portier, 1809.
222 x 400 cm. Archives nationales, FRAN_MAP/6/JJ/54ter/19.

La Description géographique du golfe de Venise et de la Morée : avec des remarques pour la navigation, et des cartes et plans des côtes, villes, ports et mouillages par le sieur Bellin parue en 1771 n’était pas fiable. Le plan de reconnaissance hydrographique du golfe de Kotor [aujourd’hui au Monténégro] établi par le grand hydrographe et cartographe français Charles-François Beautemps-Beaupré vient au contraire donner des éléments scientifiques sur ce golfe de la côte orientale de l’Adriatique et démontrer qu’il n’est pas adapté à la construction d’un grand port.
Une immense carte de plus de 2 mètres sur 4 reprend les relevés de Beautemps-Beaupré. Tous les points de sonde indiquant le niveau d’ensablement et le type de vase, la présence de roches, de pointes brisées, de gravier, de coquilles brisées, de corail rouge ou blanc, ou d’algues, sont mentionnés, formant un ensemble d’informations extrêmement précis. S’y ajoutent des aquarelles d’une grande finesse par le dessinateur Portier, représentant des scènes de la vie quotidienne.
Si la marine française n’est pas au sommet de sa gloire à l’époque napoléonienne, il n’en est pas de même de son hydrographie reconnue comme à la pointe du progrès. L’ouvrage vaut à Beautemps-Beaupré d’entrer à l’Académie des sciences en 1810 et ses cartes sont utilisées par l’Autriche après le congrès de Vienne de 1814-1815.


Projet d’obélisque à ériger à Paris sur le Pont-Neuf en mémoire de la campagne de Prusse, joint à un projet de décret daté du 15 août 1809 à Schönbrunn [en Autriche]. S. d. [1809].
17,5 x 28,5 cm. Archives nationales, AF/IV/398.

A Paris, la statue du roi Henri IV ayant été détruite lors de la Révolution, plusieurs constructions sont évoquées pour la remplacer sur la pointe de l’île de la Cité, sur le terre-plein du Pont-Neuf.
Finalement, le choix de l’érection d’un monument à la gloire des victoires de l’armée française en Allemagne est arrêté par décret du 15 août 1809.
Quelques jours avant, le 11 août, Dominique-Vivant Denon, directeur du musée Napoléon – c’est-à-dire le Louvre actuel – avait adressé à l’empereur une lettre, à laquelle était jointe une « mauvaise petite esquisse » au lavis de crayon, représentant « l’effet que produirait un obélisque placé sur le terre-plein du Pont-Neuf, conformément à la sublime idée de Votre Majesté. »
L’idée d’un obélisque est donc bien celle de Napoléon, prouvant par là son attachement aux symboles et monuments de l’Antiquité. Une annotation de la main de l’empereur sur cette lettre, « faire faire le devis », montre l’adhésion de l’empereur au projet.
Un concours est organisé pour la circonstance ; cependant, le monument n’est pas réalisé, et c’est une nouvelle statue équestre de Henri IV qui est érigée à cet emplacement sous la Restauration en 1818.


Modèle de broderie pour le grand costume de l’empereur, par le brodeur Picot, joint à une lettre du 4 octobre 1804 de Michel Régnaud de Saint-Jean d’Angély.
Archives nationales, FRAN_AF/IV/1220.

En 1804, le peintre Jean Baptiste Isabey est nommé « ordonnateur des réjouissances publiques ». Il orchestre les festivités du sacre, dont les moindres détails sont soumis à l’empereur. Plusieurs projets de costumes pour le chambellan, les maréchaux de l’Empire et les grands dignitaires sont proposés à Napoléon.
Pièces maitresses, le grand manteau de l’empereur et celui de Joséphine ont tout pour impressionner. Réalisés dans un tissu de velours pourpre et doublés d’hermine, ils sont ornés de broderies splendides au fil d’or. Les motifs reprennent les emblèmes impériaux : le chiffre N, pour « Napoléon » et l’abeille, symbole de l’éternité de la nouvelle famille régnante. Le bordeur Picot propose aussi d’y adjoindre l’épi de blé en référence à l’impératrice, amie de la botanique. Rappelons que Nitot et Fils, prédécesseur de la Maison Chaumet, avait aussi utilisé ce symbole pour le diadème porté en juillet 1804 par Joséphine.
Napoléon n’aurait eu qu’une hâte lors de la cérémonie du sacre, pouvoir enfin déposer ce manteau magnifique mais lourd de 80 livres (40 kg). Son valet de chambre raconte qu’il aurait répété en remettant son uniforme de grenadier : « Enfin, je respire ! ».

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