PARCOURS NAPOLEON Apsley House

Napoléon Bonaparte est né le 15 août 1769 en Corse. Quelques semaines plus tôt, le 30 avril, celui qui allait le vaincre à Waterloo voyait le jour en Irlande. Il s’appelait Arthur Wellesley et allait devenir le duc de Wellington. Bien sûr, Wellington n’est pas le seul responsable de la défaite de l’Empereur. On dirait aujourd’hui que c’est un travail d’équipe : la réunion de talents militaires, politiques, diplomatiques, mais aussi économiques, techniques, intellectuels, autant de talents issus des nombreuses Nations européennes qui, au fil des années, ce sont alliées contre Napoléon au sein des Coalitions successives. Wellesley, lui, a combattu Napoléon aux Indes (très indirectement), à Copenhague, au Portugal et en Espagne, mais surtout à Waterloo, le 18 juin 1815. C’est cette ultime victoire qui lui vaut la réputation d’être celui qui a vaincu l’Empereur. Certains diraient, à juste titre, qu’il doit partager cette gloire avec Blücher et sans doute avec d’autres.
Wellesley est envoyé au Portugal en juillet 1808. Quelques mois plus tard, il devient le Commandant-en-chef des forces britanniques engagées dans ce que les Anglais et les Portugais appellent la Guerre péninsulaire (celle de la Péninsule ibérique). Après plusieurs victoires, il est anobli et devient le vicomte de Wellington le 26 août 1809. Devenu Commandant-en-Chef des forces britanniques, portugaises et espagnoles, il parvient à chasser les armées impériales de la péninsule en 1813. Il passe les Pyrénées et continue la lutte sur le territoire français. C’est là qu’il apprend l’abdication de Napoléon Ier, survenue le 11 avril 1814. Moins d’un mois plus tard, le 3 mai, celui qui était devenu comte de Wellington puis marquis de Wellington en 1813, reçoit finalement le titre de duc de Wellington, dans la paierie du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande. Ses victoires au Portugal et en Espagne ont été déterminantes dans la chute de l’Empereur, mais sans doute pas autant que celles des Russes et des Prussiens. Il lui manque encore quelque chose pour devenir le héros que l’on connait.
A l’heure de la Restauration, Wellington est nommé ambassadeur en France, puis ministre plénipotentiaire du Royaume-Uni au Congrès de Vienne. C’est là qu’il apprend le retour de l’Aigle. Il est promu Commandant-en-Chef des forces alliées en Belgique. Sous ses ordres, les armées de l’Empereur sont défaites, le 18 juin 1815, à Waterloo. Le 22, Napoléon Ier abdique une seconde fois. Il est vaincu. Wellington est véritablement entré dans l’Histoire.

Napoléon est l’ennemi de Wellington. Wellington admire Napoléon. On dit même qu’il lui aurait sauvé la vie à deux reprises. La gloire du vaincu, d’ailleurs, a bien évidemment rejailli sur celle du vainqueur. Les destins des deux hommes sont liés par l’Histoire. Aujourd’hui, Apsley House, la résidence du duc de Wellington et de ses descendants est autant un temple à la gloire de Wellesley qu’un temple à celle de l’Empereur. Ce qu’on appelle parfois le Musée Wellington est aussi un Musée Napoléon. La Collection Wellington, dont une grande partie a été offerte à la Nation en 1947 par le 7e duc, en même temps qu’Apsley House, regorge de souvenirs qui témoignent du parcours de Wellington, autant que de l’épopée de Napoléon. Ce « Parcours Napoléon à Aspley House » ne présente qu’une toute petite sélection parmi les centaines d’objets que renferme la Collection. Ils illustrent notamment la manière dont elle a été constituée, principalement par le biais de cadeaux offerts au duc par les souverains européens, certains reconnaissants d’avoir retrouvés leurs trônes, d’autres qu’il ait définitivement écarté la menace.

Apsley House est aujourd’hui géré par English Heritage. La demeure est ouverte au public du mercredi au dimanche. Les tarifs et modalités d’accès, notamment en période de restrictions liées aux conditions sanitaires, sont disponibles sur le site d’Apsley House (ici). Un second site est consacré à la Collection Wellington (ici).

Ce « Parcours Napoléon à Apsley House » a été créé par la Fondation culturelle francophone de Londres dans le cadre des commémorations du bicentenaire de la mort de l’Empereur (5 mai 1821), et notamment dans le cadre de « 2021 Année Napoléon« , événement coordonné par la Fondation Napoléon. Au Royaume-Uni, les commémorations sont coordonnées par le British Napoleonic Bicentenary Trust.


Apsley House

149 Piccadilly

L’écrin qui renferme les œuvres d’art et objets que nous évoquons dans ce parcours mérite sa propre notice.

Apsley House tire son nom de son premier propriétaire et commanditaire, Henry Bathurst, baron Apsle, qui est Lord Grand Chancelier de 1771 à 1778. Ces années coïncident exactement avec la construction de sa demeure londonienne. L’architecte n’est autre que Robert Adam, le plus grand architecte néoclassique des Iles britanniques, créateur du style Adam.
En 1807, Apsley House est rachetée par Richard Wellesley, comte de Mornington, le frère aîné d’Arthur Wellesley, futur duc de Wellington. De 1797 à 1805, il avait été Gouverneur général des Indes et c’est dans ce contexte qu’Arthur avait combattu les rébellions indiennes, notamment celles de Tipû Sâhib, le « Tigre de Mysore », avec lequel le général Bonaparte aurait souhaité s’allier.
Le comte de Mornington s’installe à Apsley House en 1808, avec son épouse française, et engage de coûteux travaux, réalisés sous la responsabilité de l’architecte James Wyatt. Neuf ans plus tard, en 1817, il est ruiné, au bord de la faillite. Son petit frère, lui, est richissime.

Illustration : Apsley House vers 1816, telle que construite par Robert Adam. (C) English Heritage.

En 1815, le vainqueur de Napoléon s’est vu attribuer par le Parlement une allocation de 700.000 £, en vue de construire un « palais de Waterloo ». Le 1er duc de Wellington, peut-être inspiré par les difficultés rencontrées par les Spencer-Churchill pour maintenir leur palais de Blenheim, « offert » dans des circonstances similaires au 1er duc de Marlborough après ses victoires contre la France du Roi-Soleil, décide d’investir son argent d’une autre manière. Pour aider son frère, sans le mettre dans une position gênante, il rachète Apsley House de manière anonyme. La demeure devient ainsi celle du duc de Wellington et de ses descendants.

Illustration : Apsley House vers 1850. (C) English Heritage.

Wellington engage Benjamin Dean Wyatt, le fils de James, afin d’agrandir et d’embellir sa nouvelle résidence. Wyatt conçoit notamment une extension, sur le côté droit, pour abriter la Grande salle à manger, où se tient chaque année le Banquet de Waterloo. Nous y reviendrons.
En 1828, Wellington devient Premier ministre et il ordonne une nouvelle extension de sa demeure, cette fois du côté gauche. Le Banquet de Waterloo se tient désormais dans la fastueuse galerie du bel étage.
Il meurt le 14 septembre 1852. L’année suivante, son fils, le 2e duc, décide d’ouvrir la maison au public, et organise un Musée Wellington, qui existe toujours, au rez-de-chaussée, sous la Galerie de Waterloo.
Près d’un siècle plus tard, le 9 septembre 1943, Henry Wellesley, 6e duc de Wellington, est tué pendant la Campagne d’Italie. Il avait 31 ans. Le titre et le patrimoine des ducs de Wellington passent à son oncle, Gérald. C’est lui qui offre Apsley House et une grande partie de la collection à la Nation, notamment pour faire face aux droits de succession. Toutefois, les Wellesley peuvent toujours profiter d’une partie du rez-de-chaussée et du dernier étage de la demeure, qui reste le siège principal des ducs de Wellington à Londres.

Illustration : Apsley House et les environs dans les années 1930 (C) Historic England Archive.


Jean Denis

Poste ou fonction

Brève biographie présentant l’expérience personnelle, les principales réalisations ou un fait intéressant.

Contactez-moi par e-mail : mail@exemple.com

Samuel le chien

Poste ou fonction

Brève biographie présentant l’expérience personnelle, les principales réalisations ou un fait intéressant.

Contactez-moi par e-mail : mail@exemple.com


Vous voulez faire appel à nous ?