Napoléon à The Courtauld

The Courtauld se met à l’heure napoléonienne !

Dans le cadre de sa saison 2021-2022, intitulée Showcasing Art History, l’institut d’histoire de l’art, fondé en 1932 par Samuel Courtauld, un industriel anglais d’origine huguenote, propose un séminaire consacré à l’Empereur et, plus précisément, à l’influence de l’Empire sur les arts visuels : Liberator, Despot, (fallen) Hero: Napoleon Bonaparte and the Visual Arts. (Libérateur, despote, héros (déchu) : Napoléon Bonaparte et les arts visuels). Il sera composé de 10 conférences thématiques, en langue anglaise, proposées par les meilleurs spécialistes britanniques et américains, et se déroulera d’octobre à décembre prochain. La Fondation Napoléon a accordé le label 2021 Année Napoléon à ce séminaire, au même titre que nos Parcours Napoléon dans les collections londoniennes. À la demande de The Courtauld, la Fondation culturelle francophone de Londres a le grand plaisir de s’associer à cet événement.

Vous trouverez ci-dessous la traduction du texte de présentation de ce « short course », ainsi que son programme détaillé et toutes les informations pratiques pour s’y inscrire. Notons dès à présent qu’il n’est possible de s’inscrire que pour l’intégralité du séminaire et que les conférences ne sont pas disponibles à l’unité. Son cout global est de 195 livres sterling.

Description du séminaire
(Traduction : Thomas Ménard)

L’année 2021 marque le bicentenaire de la mort de Napoléon Bonaparte. Son immense héritage, composé aussi bien d’avancées que d’atrocités, continue à animer le débat parmi les spécialistes et à diviser l’opinion. Ses ambitions impériales ont conduit à une douzaine d’années de guerre et à un chiffre estimé à deux millions et demi de morts sur les champs de bataille d’Europe et d’Amérique, ainsi que sur les mers. Les guerres napoléoniennes ont redessiné les frontières, rééquilibré les puissances européennes, aboli ce qui restait du féodalisme, diffusé les idées des Lumières et accéléré le développement d’identités nationales dans les territoires occupés.

Cette session de dix semaines de conférences hebdomadaires s’intéresse à l’impact significatif et varié du règne de Napoléon sur les arts visuels. Nos conférenciers vont étudier la manière dont Napoléon a su utiliser des artistes de renom pour produire une série de représentations de sa personne et du régime, en créant une nouvelle mythologie au service de sa propagande. Ces images ont évolué au cours du temps, depuis l’époque du jeune général jusqu’aux derniers jours du règne de l’empereur. L’imagerie conçue par Jacques-Louis David, Antoine-Jean Gros, François Gérard, Anne-Louis Girodet, Jean-Auguste-Dominique Ingres et bien d’autres, a fasciné ses contemporains en France et, alors qu’un style Empire idéalisé se diffusait largement, a influencé des admirateurs et des émules à l’étranger, parmi lesquels la Grande-Bretagne de Georges IV.

En même temps, l’invasion de territoires étrangers, le bannissement d’anciennes dynasties régnantes et les atrocités de la guerre ont provoqué une féroce résistance artistique, et c’est sous cet angle qu’il nous faudra par exemple regarder le travail de Francisco Goya. Le déclin du règne brillant de Napoléon à partir de 1812 et sa chute finale conduisent à une période de désarroi pour certains artistes, notamment David, qui a immortalisé la montée en puissance et le triomphe de Bonaparte. La jeune génération d’artistes y répondent de diverses  manières : certains s’accommodent du conservatisme de la Restauration, tandis que d’autres, essentiellement les Romantiques, regrettent ce qu’ils perçoivent comme l’héroïsme de l’époque napoléonienne.

Bien avant cela, à la fin des années 1790, les expéditions militaires de Napoléon en Égypte ont non seulement encouragé de nouvelles recherches archéologiques, mais aussi contribué à la diffusion d’images et de récits orientalistes. Les périodes révolutionnaire et napoléonienne ont également apporté une rupture profonde dans les mécanismes des marchés de l’art en Europe, en mettant en avant de nouveaux lieux d’échanges et de nouveaux types de mécènes, ainsi qu’une recherche innovante et des pratiques commerciales qui ont contribué au développement du marché de l’art international tel que nous le connaissons aujourd’hui.

De la même manière, les « acquisitions » d’antiquités classiques et de maîtres anciens pendant les guerres napoléoniennes ont atteint une échelle sans précédent et marqué le début de l’histoire infâme des pillages de guerre et des complications inévitablement liées aux restitutions et aux dédommagements qu’ils impliquent. L’accumulation temporaire de ce butin à Paris a permis de constituer une collection quasi encyclopédique de chefs-d’œuvre européens, faisant du Louvre, alors renommé « Musée Napoléon », la première collection au monde organisée selon les principes de l’histoire de l’art, avec d’importantes conséquences pour les pratiques de conservation en Occident et pour la fondation des musées et galeries d’art en Europe.

Programme

Compte-tenu des conditions sanitaires actuelles, le séminaire sera diffusé en ligne, sur le site internet de The Courtauld. Tous les mercredis, à compter du 29 septembre, une conférence préalablement enregistrée sera dévoilée et accessible, pour une durée de deux semaines, aux personnes inscrites à l’ensemble du séminaire. Le mardi de la semaine suivante, de 20h00 à 20h30 environ (heure de Londres), une séance de questions-réponses sera diffusée en direct. Toutes les conférences, ainsi que les séances de questions-réponses, se tiendront en langue anglaise.

Le programme suivant est provisoire et susceptible d’être modifié. Seuls les titres en italique sont confirmés, les autres sont temporaires.

Mercredi 29 septembre / Professeur Darius A. Spieth (Louisiana State University, USA) / Introduction: Napoleon and the Visual Arts. / Séance de questions-réponses le mardi 5 octobre.

Mercredi 6 octobre / Dr Stephanie O’Rourke (University of St Andrews) / Gros and Girodet. / Séance de questions-réponses le mardi 12 octobre.

Mercredi 13 octobre / Professeur Katie Hornstein (Dartmouth College, New Hampshire, USA) / Picturing Napoleon’s Wars. / Séance de questions-réponses le mardi 19 octobre.

Mercredi 20 octobre / Emily Christensen (The Courtauld) / Napoleon in Egypt: tracing the origins of Orientalism. / Séance de questions-réponses le mardi 26 octobre.

Mercredi 27 octobre / Emily Roy (University of Cambridge) / Styling the Empire. / Séance de questions-réponses le mardi 2 novembre.

Mercredi 3 novembre / Dr Kate Heard (Royal Collection Trust) / « Collecting every thing I could find ». George IV and Napoleon. / Séance de questions-réponses le mardi 9 novembre.

Mercredi 10 novembre / Professeur Andrew McClellan (Tufts University, Boston, USA) / From Louvre to Musée Napoléon. / Séance de questions-réponses le mardi 16 novembre.

Mercredi 17 novembre / Professeur Darius A. Spieth (Louisiana State University, USA) / Jean-Baptiste Pierre Lebrun and the Parisian Art Market from Revolution to Empire. / Séance de questions-réponses le mardi 23 novembre.

Mercredi 24 novembre / Professeur Simon Lee (University of Reading) / Goya’s 2nd and 3rd of May 1808. / Séance de questions-réponses le mardi 30 novembre.

Mercredi 1er décembre / Professeur Thomas E. Crow (New York University, USA) / Aftermath : 1812-20. / Séance de questions-réponses le mardi 7 décembre.

Modérateur : Dr Anne Puetz (The Courtauld).

Informations pratiques

Le tarif de ce séminaire est fixé à 195 livres sterling et inclus : les conférences préenregistrées, mises en ligne à raison d’une par semaine pendant dix semaines, selon le programme ci-dessous, et disponibles pendant deux semaines ; des informations complémentaires, notamment bibliographiques, et la possibilité de participer à des discussions sur le forum du « Virtual Learning Environment » de The Courtauld ; des séances de questions-réponses en direct, le mardi à 20h00 (heure de Londres), sur Zoom.

L’inscription et le règlement se font en ligne sur la page du séminaire.

%d blogueurs aiment cette page :